LES LAZARETS à MARSEILLE
En 1476 le roi René fit disposer diverses maisons pour servir d’hôpitaux et ordonna d’y transporter les pestiférés. Ces maisons placées sous la protection de Saint Lazare furent nommées Lazarets. On les désigna aussi sous le nom d’Infirmeries.
Les quarantaines de mer ou de terre furent imposées aux voyageurs venant d’un pays suspect afin de préserver les ports des épidémies de peste, de choléra ou de fièvre jaune. Lorsqu’un navire se présentait avec une patente suspecte ou brute l’équipage était isolé pendant 40 jours et les marchandises ne pouvaient être débarquées qu’après 60 jours de quarantaine.
L’EPIDEMIE de PESTE en 1720
Venant de Syrie, le 25 Mai 1720, « Le grand Saint Antoine » entre dans le port de Marseille apportant, enfoui les textiles de sa riche cargaison, le bacille de la peste. Durant le voyage une dizaine de personnes ont déjà succombé à ce mal, que les services sanitaires de ses escales n’ont pas identifié, délivrant chaque fois une «patente nette ».
Les armateurs, discrètement avertis par la capitaine Jean Baptiste Chataud, lui-même propriétaire d'une partie de la cargaison, font jouer leurs relations pour éviter une quarantaine sévère à l’île Jarre, qui empêcherait le débarquement des précieuses étoffes.
Le Service de Santé du port ne reconnaissant pas la peste, assez légèrement, décide une quarantaine simple sur l’île de Pomègues. Puis autorise le 13 Juin le débarquement de la cargaison au Lazaret.
C’est seulement le 9 juillet que l’alerte est donnée : c’est La Peste ! Les autorités médicales, Consulaires et religieuses se dévouent sans compter. S’illustreront particulièrement : Mgr Belzunce, le Chevalier Roze, les Consuls Estelle et Dieudé…
Mais très rapidement la maladie s’étend à toute la ville, puis à toute la région. Elle décimera la moitié de la population de Marseille et 120000 personnes sur les 400000 habitants que comptait la Provence à cette époque.
Toute l’économie locale s’effondra. Le port sera fermé pendant 30 mois. La reprise de l’activité débutera seulement à partir de Janvier 1721 et, malgré une rechute de la maladie en mai 1722, accentuée par l’effondrement du « système Law », il faudra attendre 1724 pour que l’activité économique et commerciale redevienne normale.
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